Arrêtons de mentir

Publié le par Véronique Jouve

Je publie ici mon intervention sur un forum UMP ( http://www.umpnet.org/adm/index.php?section=/debats_ump/main_list&idtype=8#./ajax.php?section=/handleBloc/handle_change_blocs_page&page=home.php )

car je suis sure que le modérateur va intervenir.

Le sujet était "faut-il avoir peur de l'hôpital ?" il y a une petite vidéo que je vous invite à regarder

Et voici mon commentaire :

En France nous n'avons pas assez de personnel de santé pour que le travail soit fait vis-à-vis de la santé en amont de l'hôpital et même en amont du médecin en tant que soignant : éducation à la santé, prévention...etc
En France nous n'avons maintenant plus assez de médecins, ni d'infirmières, ni petit à petit de dentistes...etc
Donc les patients atterrissent à l'hôpital soit en état grave, soit parce qu'ils n'ont pas trouvé de médecin libre soit les deux !
Et comme à l'hôpital il y a aussi un manque criant de personnel soignant !!! (entre autre par rapport à un administratif pléthorique)... On ne voit pas comment le système peut tourner et les accidents évités.

Les différents numerus clausus ont tué la médecine française, maintenant les conséquences de 30 ans de ce système commencent à tuer des Français.

Il règne un dogme solide auprès de la classe politique et ceci depuis au moins 30 ans : Pour diminuer les dépenses de santé il faut diminuer l'offre de soins !

Or c'est faux.

Plus l'offre de soins est faible plus les gens sont vus tard dans la maladie, plus celle-ci est grave et plus la soigner coûte cher ! ça parait évident, mais ce qui est moins évident c'est à quel point c'est énorme !

Etudier les statistiques de la sécurité sociale est édifiant d'ailleurs :
1/3 des remboursements couvrent les dépenses de presque 90% des Français
1/3 des dépenses couvrent environ 10% des personnes avec une maladie chronique dont les fameux ALD.
1/3 des dépenses couvrent les dépenses de 1% de la population qui sont pour la plupart issus du groupe précédent mais mal suivis !

Les Français coûtent cher à soigner par manque d'éducation à la santé, par manque de prévention, par manque de dépistage, par manque de suivi...etc

DONC par manque de soignants qui peuvent intervenir à tous ces niveaux.

Toutes les décisions prises par nos politiques depuis 30 ans visent à restreindre l'accès au soins et là ça devient indécent car il est faux de dire que la France a le meilleur système de santé au monde, la meilleure couverture sociale surement le meilleur système de santé sûrement pas !!!

Lire cette étude : Selon l'Indice européen 2008 des consommateurs de soins de santé. Première de ce classement européen en 2006, la France est donc tombée à la 10e place parmi les systèmes nationaux des 31 pays examinés et se situe "juste au-dessus de la moyenne", souligne cette enquête annuelle sur les soins de santé en Europe. Dans six catégories comportant 34 indicateurs de performance, la France affiche un score de 695 points sur 1000, loin derrière les 839 points attribués aux Pays-Bas, premier du classement 2008. La Lettonie est dernière avec 449 points. En cause, la mise en place chez nous du parcours de soins qui nuirait à l’accès aux soins selon les auteurs. "La France est en train de développer assez rapidement un problème de délais d'attente. La fonction de filtres, récemment introduite, devrait être abolie avant de créer de sérieux problèmes", averti le Docteur Arne Björnberg. Et ce directeur de recherche pour l'Indice d’insister : « Rien ne prouve que le filtrage de l'accès aux soins primaires permet de faire des économies. Restreindre l'accès aux soins des spécialistes est probablement une solution inappropriée". La France est par ailleurs dénoncée pour être "un des six Etats d'Europe dans lesquels se pose le problème des dessous-de-table versés aux médecins", souligne l'organisme d'analyse et d'information Health Consumer Powerhouse, qui réalise cet indice. Sans commentaire ! 
 

Publié dans Santé

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V
J-François tu as du te tromper en me répondant directement et non sur le blog. Je me permets de publier ton commentaire :<br /> <br /> Véronique,<br /> <br /> Donc si j’ai tout compris, il faut tout faire pour que les gens meurent de vieillesse en bonne santé, et c’est cela qui coûtera le moins cher !...<br /> <br /> J’ai une arrière grand-mère qui est décédée à 99 ans sans avoir jamais été malade de sa vie (seulement une grippe identifiée à 20 ans…). L’idéal, quoi ! Mais elle voyait le médecin de façon plus ou moins préventive tous les mois (en fait, elle le voyait d’abord pour soulager son arthrose), donc ce n’était pas totalement gratuit. Mais c’était surtout une force de la nature qui avait grandi dans les montagnes de Haute-Savoie à une époque où la mortalité infantile était importante. Les enfants qui passaient à travers avaient une robustesse permettant de devenir très vieux. Mais je ne sais pas si c’est donné à tout le monde, et si un tel principe est généralisable… De plus, proposer la sélection naturelle par la mortalité infantile me parait risqué, sur le plan électoral.<br /> <br /> Globalement, je suis très réservé sur cette théorie qui me paraît très idyllique et assez théorique : « le préventif va permettre au plus grand nombre de mourir de vieillesse en bonne santé ». Je crois que la maladie est plus forte que cela, soit à cause des atavismes, soit à cause de tout les microbes et virus qu’il y a dans l’air, soit à cause de la dégénérescence naturelle de l’Homme qui fait qu’il y a toujours quelque chose qui se déglingue à un moment donné, soit à cause des accidents de différentes nature… De plus, lorsque la mort approche, même si l’on a été en bonne santé jusque là, c’est bien là que les dépenses arrivent comme tu le dis toi-même (c’est la dernière année qui coûte : or, chaque individu a plus ou moins une « dernière année », quoi qu’il se soit passé avant, et même s’il vient d’en passer 100 en bonne santé relative…). Donc on ne fait pas d’économie sur une dernière année qui arrive fatalement : cette partie du budget est donc incompressible, et c’est la plus importante...<br /> <br /> Donc la méthode du gouvernement, qui propose de ne pas dépasser un certain budget fixé (et qui n’est pas minime), ne me paraît pas forcément la moins pragmatique et la plus mauvaise…<br /> <br /> Merci de nous proposer de participer à ce débat.<br /> <br /> Bien cordialement.<br /> <br /> Jean-François DEBIOL
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V
<br /> Je ne crois pas qu'il ait jamais été prouvé que la naissance dans les montagnes de Haute Savoie soit un gage de longévité. Quant à la résistance à la mortalité infantile... on ne peut en tous cas<br /> pas étudier la longévité de ceux qui n'ont pas résisté. Ta grand-mère est un bon exemple mais elle ne peut pas être opposée aux statistiques. Et les statistiques sont implacables. <br /> Ce qui coûte à l'assurance maladie ce sont les gens malades, et en particulier les ALD qui tout en représentant un peu plus de 10% de la population représentent plus de 60% des dépenses. Et c'est<br /> leur dernière année de vie qui représente près d'une tiers des dépenses. Pas celle des gens en bonne santé.<br /> Et ces 30 maladies qui composent la liste des ALD sont le plus souvent des maladies métaboliques qui peuvent être EVITEES.<br /> Aujourd'hui et c'est historique l'espérance de vie dans les pays occidentaux recule. C'était le cas dans certains états des Etats-Unis, c'est le cas cette année en France.<br /> Personnellement je ne pense pas que la maladie soit une fatalité, et c'est un devoir moral d'aider les gens à l'éviter, c'est aussi un devoir économique comme le démontrent les statistiques.<br /> Pour cela il faut tourner le dos à 30 ans de politique de santé absurde et s'intéresser à la santé et non essuyer les plâtres de la maladie. <br /> <br /> <br />
J
Véronique, pardonne-moi mais je ne suis pas certain que ton analyse soit correcte. <br /> Ce qui coûte le plus cher, ce sont les personnes qui arrivent à un âge avancé car progressivement, tout chez elles se détraque, évidemment et malheureusement... <br /> Et si la santé est aussi plus cher en France, c'est parce que l'on y vit plus vieux que chez nos voisins (nous sommes N°1 en Europe pour l'espérance de vie, et N°2 au monde derrière le Japon qui, d'ailleurs, a aussi ce problème).<br /> Donc je ne crois pas que ce soit en faisant du dépistage, de la prévention, etc... que nous allons régler le problème des dépenses de santé, car cela consiste à allonger encore la durée de la vie et c'est là que nous attendent les pires surcoûts. <br /> C'est horrible à dire, mais l'espérance de vie en France est aux limites de nos moyens financiers... <br /> La seule solution si nous voulons encore progresser, c'est de produire plus de richesses, donc d'augmenter encore le PNB / habitant, de façon à prélever davantage en terme de richesse nationale pour les soins.
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V
<br /> Merci de cette remarque Jean-François, elle est intéressante mais elle est fausse. La France a en effet une très bonne espérance de vie, 2e mondiale derrière le Japon en effet, mais une très<br /> moyenne voire mauvaise/espérance totale, espérance de vie en bonne santé. Un personne malade dépense quelle que soit l'âge de son décès 90% des dépenses de santé de toute sa vie dans sa dernière<br /> année de vie. Une personne très âgée qui meurt en bonne santé ne dépense rien ou presque. L'âge n'y est pas pour grand chose, la différence c'est la maladie. ET là la France n'est pas bonne :<br /> "selon des travaux, menés dans le cadre de l'Observatoire européen des espérances de santé, et publiés lundi par Le Lancet, la France est très proche de la moyenne européenne pour<br /> l’espérance de vie en bonne santé, avec des chiffres de 68 ans pour les hommes et 69 ans et 8 mois pour les femmes. Un classement pas mauvais, sans plus, tant le contraste apparait important au<br /> regard de la position de tête de la France en ce qui concerne l’espérance de vie en général, notamment  avec ses 85 ans d’espérance de vie pour les femmes.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> A l’appui de leur constat, les chercheurs posent au passage une question dérangeante en pleine actualité hexagonale sur l’allongement de l’âge de la retraite : "sans amélioration de l'état de<br /> santé des personnes vieillissantes, repousser l'âge de départ à la retraite sera difficilement réalisable pour certains pays de l'Union Européenne", observent-ils. Pour les auteurs de l’étude,<br /> les ressortissants des 15 Etats membres les plus "anciens" de l'UE ont néanmoins en général une espérance de vie et une espérance de vie "en bonne santé" plus longues que les derniers entrants.<br /> Ils ont également montré qu'un fort produit intérieur brut (PIB) et des dépenses de santé élevées sont associés à une meilleure santé des personnes après 50 ans."<br /> En France on ne commence à s'occuper des gens que lorsqu'il sont malades, mais parmi ces maladies dont les fameuses ALD (60% des dépenses pour un peu plus de 10% de la population) beaucoup<br /> pourraient être évitées par comme dit plus haut : éducation à la santé, prévention, dépistage, hygiène de vie. Plus de soignants = meilleure espérance de vie en bonne santé = bcp moins de dépenses<br /> de fin de vie malgré l'allongement de la durée de vie.<br /> J'ai travaillé pendant 2 ans avec la présidente d'une société d'assurance spécialisée dans le surisque sur le sujet d' "analyser la composition du risque remboursé par l'assurance maladie". On a<br /> même fait une proposition aux députés et aux sénateurs, je pense que 99,9% d'entre eux n'ont rien du comprendre, mais on voit des petits bouts ressortir de temps en temps.<br /> En investissant aujourd'hui dans la santé ou aura des économies demain. Si on continue à diminuer l'offre de soins la part de la maladie va augmenter et on ne rattrapera jamais le déficit. Ce qui<br /> n'empêche pas qu'il faut créer de la richesse pour réaliser cet investissement, là je suis d'accord avec toi.<br /> <br />  <br /> <br /> <br />
C
Véronique, bonsoir,<br /> <br /> Tout d'abord mes meilleurs voeux pour 2009.<br /> <br /> Ton article fort intéressant me permet de te dire plusieurs choses.<br /> <br /> Je te réponds en tant qu'ancien administrateur d'une CA pour la CFTC; en tant que citoyen bien sûr et responsable associatif de philosophie gaulliste.<br /> <br /> Ton anlyse est pertinente et je la partage.Cependant, si je puis me permettre j'ai des doutes en ce sens que tu es membre du Comité de Circonscription de l'UMP qui, celle-ci est à la botte de NS, lequel comme tu le sais n'est pas ma tasse de thé puisqu'il a une vision ultra libérale de la société et que sa façon de gouverner ne me plait pas du tout.<br /> <br /> Dans son discours à Stasbourg, NS a carrémment pris le personnel hospitalier pour des cons et leur a fait comprendre que le déficit des hôpitaux n'était pas dû aux membres du personnel certes, mais que ceux-ci pour lui, étaient des incapables.<br /> <br /> Donc, logiquement ne te sens-tu pas plûtot mal à l'aise entre ce que tu attends de la médecine et ce qu'il propose?. Il y a là pour ma part une contradiction que je ne m'explique pas. En ce qui me concerne, la médecine et la santé ne doivent pas être des éléments comptables car l'être humain étant par nature complexe, n'a pas besoin de rationalité pour l'entretien de sa santé. De plus, je suis très attaché au service public de la médecine : c'est d'abord à l'Etat et à lui seul, garant de l'intérêt général, de l'égalité des soins du peuple, de mener une politique de santé par un service public de santé puissant, quelqu'en soit le coût. Le déficit de la Sécurité sociale ne me gêne pas, par contre ce qui me gêne c'est que des PDG d'entreprises se remplissent les poches par des stock-options, nettes d'impôts.<br /> <br /> Là, nous avons une possibilité de trouver des recettes.Tu sais comme moi qu'avec près de 16% de la population en dessous du seuil de pauvreté, on ne pourra jamais réequilibrer les comptes de la Sécu. Il y a des réformes à faire certes, mais elles doivent se faire avec les personnels de santé et non contre, comme fait malheureusement NS et l'UMP actuellement laquelle est de plus en plus en défasage avec la société.<br /> <br /> Reçois, Chère Véronique mes très gaullistes et amicales salutations.<br /> <br /> Claude JEANDEL
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V
<br /> Je crois cher Claude que nous sommes totalement d'accord. Il n'y a pas de contradiction l'UMP n'est pas un parti monolithique. Je suis comme d'autres au sein de l'UMP en totale opposition avec la<br /> politique de santé de Roselyne Bachelot et donc de Nicolas Sarkozy. Mon article est d'abord paru sur l'UMPnet, je pensais qu'il allait être modéré, ce n'a pas été le cas, preuve d'ouverture<br /> d'esprit de l'UMP finalement.<br /> On ne peut pas créer un parti chaque fois qu'on est opposé sur un sujet ! Pour moi il vaut mieux convaincre de l'intérieur. <br /> <br /> <br />